Initié par Orgue en France, le Jour de l'orgue veut, chaque année, rassembler et fédérer des centaines de manifestations partout en France où se trouve un orgue. Pour cette première année, l'association organise samedi 19 mai un aprés midi consacré à l'orgue:
A 15 heure à la maison des Arts, Jean Pallier secrétaire de l’Association Jean Ribot des Amis de l’Orgue de Saint-Pons, Ingénieur de formation, mélomane passionné de technique nous montrera comment à chaque époque, on a tiré parti de la technologie disponible pour adapter l'orgue au rôle qu'on lui assignait dans la société et pour satisfaire à l'évolution des goûts musicaux. Car l'orgue est un instrument de musique très ancien. Son origine remonte au 3° siècle avant notre ére. Au fil des siécles il a considérablement évolué, sans doute plus profondément que n'importe quel autre instrument de musique.
A 16h visite des trois orgues par Paul Rodier, titulaire des orgues.
A 18h concert à l'église St. Alexandre par Marie Claude Van Maële, titulaire des orgues de St Joseph et de St Gaudérique de Perpignan. Elle nous proposera un voyage musical sur cinq siècles:
Nous commencerons par le 16ème siècle en Espagne et en Italie avec
1) Antonio CABEZON et sa Pavana con su glosa
Né en 1500, Antonio Cabezon est aveugle. Il étudie l’orgue et la composition. A 26 ans, il entre au service
du roi d’Espagne Charles Quint dont il accompagne le fils, le Prince Philippe, dans toute l’Europe. Antonio
Cabezon côtoie ainsi de nombreux et excellents musiciens qui enrichissent son inspiration.
2) Claudio MERULO , avec la 1ère partie d’une Toccata.
Merulo était organiste et compositeur à la basilique St Marc de Venise
Pour le 17ème siècle, voici l’Allemagne avec
3) Johann PACHELBEL .
A 20 ans, il est nommé organiste de la Cathédrale de Vienne, et à 24 ans, organiste à la Cour d’Eisenach
où il se lie d’amitié avec le père de Jean-Sébastien Bach. Plus tard, ses compositions pour orgue influencent
celles de Jean-Sébastien Bach. La chaconne est une danse lente à 3 temps, d’origine latino américaine et
reprise, avec des variations, dans toute l’Europe, au 17ème siècle.
4) Toujours pour le 17ème S. voici la France, avec
François COUPERIN.
François COUPERIN est né dans une famille d’organistes parisiens. Dès l’âge de 10 ans, il assume la
fonction d’organiste de l’église St Gervais à Paris, comme successeur de son père qui mourut l’année suivante.
A 22 ans, il compose 2 messes pour grand-orgue : la Messe des Paroisses et la Messe des Couvents. Puis il
est nommé organiste du roi Louis XIV. C’est à la Messe des Couvents qu’appartiennent la « Basse de trompette »
et le « Grand Plein-Jeu » que nous allons entendre.
Pour le 18ème siècle, nous avons:
5) Jean-Sébastien BACH.
Il est le génie de la musique sacrée et profane, pour orgue, pour orchestre de chambre, pour solistes et chœurs.
Après ses magnifiques compositions pour le Prince de Cotten, en Allemagne, il accepte, à l’âge de 38 ans, le
poste de cantor à Leipzig, où il compose toutes les semaines des offices religieux : des pièces d’orgue, des
cantates, des passions… Et cela jusqu’à sa mort en 1750.
Nous entendrons le 4ème mouvement de sa Pastorale, puis le petit prélude et fugue n° 7.
et l’Italien Baldassare GALUPPI avec l’allegro de la 2ème sonate
Il écrit des opéra-bouffe sur la vie sociale de Venise, mais aussi des oratorios remarquables et des sonates pour
clavecin ou orgue. Il est invité à jouer et enseigner dans plusieurs pays d’Europe et aussi en Russie pour travailler
à la chapelle de la Grande Catherine.
8) Pour illustrer le 19ème siècle, époque romantique, nous avons
Joseph RHEINBERGER.
C’est un organiste et compositeur allemand. Il fait ses études au conservatoire de Munich où il devient à son tour
un remarquable professeur d’orgue et de composition. Ses œuvres portent la marque du romantisme de son
époque. Voici l’Andante en sol mineur de Josep RHEINBERGER.
9) Au 20ème siècle, le français
Louis VIERNE .
né à Poitiers, mais il vit à Paris dès sa petite enfance. Presqu’aveugle dès l’âge de 7 ans, il étudie l’orgue au
Conservatoire de Paris avec César Franck puis Charles Widor. Il lui succède comme organiste à St Sulpice et
comme professeur d’orgue au Conservatoire. Il enseigne également à la Schola Cantorum . En 1900, il est nommé
organiste de Notre-Dame de Paris, où il mourra 37 ans plus tard, dans l’exercice de ses fonctions.
Voici une pièce méditative qu’il appelle Communion.
Nous terminons cette heure d’orgue, avec un prélude en la mineur de Dietrich BUXTEHUDE, compositeur allemand du 17ème siècle.
Dans sa jeunesse, Jean-Sébastien BACH admirait BUXTEHUDE qui avait 48 ans de plus que lui. Et qui jouissait depuis longtemps d’une grande renommée d’organiste compositeur. Il a beaucoup influencé les compositions de J.S. Bach, au point que certains disent qu’il était un de ses précurseurs.